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2ème édition de cet évènement dédié aux spiritueux Français avec 90 marques exposantes et 400 spiritueux en dégustation. Les salons parisiens du Pavillon Ledoyen ont accueilli un public curieux et surpris par la diversité et le foisonnement des produits : Whisky, Vodka, Gin, Cognac, Armagnac, Calvados, Ratafia, Fine, Gentiane, Rhum, Marc, Pineau, Absinthe, Génépi… etc.
Comme il est humainement impossible de tout déguster, nous nous sommes concentrés sur notre spiritueux favori, le whisky : voici quelques instantanés de ce tour d’horizon des malts tricolores :
Par Toutatis ! On ne présente plus cette distillerie Bretonne dirigée par la famille Le Lay et son fameux whisky unique au monde distillé à partir du blé noir (celle avec laquelle on fait les galettes). Loïc Le Lay nous propose son Eddu Silver, 40° vieilli 5 ans en fûts de cognac : nez floral, notes de pommes fruit, un palais plutôt boisé, notre préférence va plutôt sur le Silver Brocéliandre au caractère plus affirmé.
On n’allait pas se quitter sans déguster le précieux « Diamant Eddu » 44° édition limitée vieillie 15 ans en fûts de cognac et de chêne de Brocéliandre : d’une finesse et d’une complexité remarquable ce whisky single malt rivalise avec les grands whiskies Écossais.
Clin d’œil « littéraire » chez Rozelieures (Lorraine) où l’on s’attarde sur le Rouge et le Noir :
Le Rouge : « Rare Collection » 40° est un premium en édition limité : whisky single malt élevé en fûts de Cognac et de Sherry puis finition en fûts de Sauternes ; très fruité, ce malt est subtilement tourbé, notre préféré.
Le Noir : « Whisky Tourbé Collection » médaille d’or de Paris en 2015 ce nouveau single malt élevé en fûts de Bourbon et fûts neufs est une réussite d’une grande complexité aromatique.
Pour en savoir plus sur Le Bleu.
En partant, Christophe Dupic nous fait part de son projet de bâtir une unité de tourbage dans les Vosges. L’idée est de maitriser ainsi toute la chaine de production depuis la production de l’orge jusqu’au produit final. À suivre de près.
Jean Metzger, le génial inventeur du fameux « Biersky » (mariage entre une eau de vie de bière et un single malt), nous sert un excellent whisky single malt « R8 » de 8 ans d’âge à 46° qui a séjourné 3 années en fûts neufs et 5 ans en fûts de Rivesaltes, le résultat est étonnant : beaucoup de rondeur, des notes sucrées et caramélisées + une délicate touche de fumé sur la finale. C’est notre préféré. Il propose également le « RS » un cask strenght de 7 ans d’âge à 60° vieilli en fût de banyuls de 2ème remplissage et un double cask « RTT » à 56,8° fût neuf / fût de Banyuls.
Plus à l’Est, accueil chaleureux de Simone & Yves Lehmann - Distillerie Lehmann à Obernai (1850). 5ème génération de distillateur, Yves est l’héritier d’une tradition familiale qu’il perpétue et protège avec passion :
On attaque par l’Elsass Gold un malt de 40° qui a dormi 6 ans et demi en fût de Bordeaux Blanc pour se réveiller un an plus tard dans un fût de Sauternes : on aime son palais très aromatique avec des notes de Poire Williams.
On termine sur le Premium 50°, 8 ans d’âge en fûts de Sauternes, plus puissant et plus rond que le Gold, céréale à profusion, finale longue et savoureuse, un travail d’orfèvre !
Comme leur nom l’indique, ces whiskies Bretons sont produits à la distillerie Warenghem située à Lannion depuis 1900. Puissance et complexité (malgré son jeune âge), c’est ce qui nous a charmé dans ce single malt Dervenn (46°). Le distillat a séjourné 4 années en fûts de chêne de Brocéliandre de 2ème et 3ème remplissage . Édition limitée à 1500 bouteilles.
Bruno Mangin brasseur depuis 1994, se lance en parralèle dans l’aventure des spiritueux et sort son premier malt en 2009. Il présente aujourd’hui, une gamme de trois whiskies single malt :
Macvin, Vin Jaune et Vin de paille distillés dans un alambic Sofac depuis 2012.
Il ne lui restait à la dégustation que l’expression à 46° vieillie en fûts de vin jaune, un single cask produit à 220 exemplaires. Whisky de terroir, une réalité qui fait son chemin en France et qui se confirme d’année en année pour notre plus grand plaisir.
Passage oblige à la jeune distillerie du domaine des Hautes Glaces où Frédéric Revol nous propose son single malt « Moissons » et son « Vulson » 100% Rye (whisky de seigle)
Notre coup de cœur : le Single cask Ceros Rye 53° élevé en fût de vin jaune, ses arômes de fruits secs persistent sur une longue finale aromatique.
Toute leur production est certifiée « bio ».
Jean Moueix et d’Alexandre Sirech (entreprise « Les Bienheureux ») ont créé une gamme de spiritueux dont un whisky single malt 100% Français comme tous les exposants présents sur ce salon. Présentés dans un packaging très « cosmétique » façon années 50 ces deux expressions « Bellevoye » sont le fruit d’un assemblage de 3 distillats réduits à 40° et vieillits en fûts de chêne neufs de l’Allier (forêt de Tronçais ?) :
– Le Bleu : Nord-Pas de Calais, Alsace, Charentes. Malt à dominante boisé.
– Le Rouge : Nord-Pas de Calais, Alsace, Lorraine. Plus rond et plus moelleux que le premier avec des notes vanillées. Beau travail d’assemblage/maturation plus proche d’un blend que d’un single malt.
À l’étage, le restaurant « l’Absinthe » proposait la dégustation (entre autres Pontissalienne et Absinthe Pernod), d’une absinthe, « L’Entêté », distillée chez Combier (Saumur) accompagnée de petits toasts à la crème de sardine, de verrines, ou d’une fine tranche de jambon cru ; un mariage super gourmand.
Les spiritueux Français se portent plutôt bien à l’international mais manquent curieusement de reconnaissance dans l’hexagone. À l’aune des journées du patrimoine, ce salon du spiritueux Français permet de prendre la mesure de cette richesse et de découvrir ou redécouvrir ces trésors gourmands, emblématiques d’un art de vivre et d’un savoir-faire ancestral.